L'objectif de cet article est d'étudier la tendance du cinéma contemporain à revenir sur des formes primitives de représentation et d’exposition d'images provenant d'autres dispositifs optiques, tels que les dioramas, les panoramas, les musées d'histoire naturelle et autres attractions pré-cinématographiques. Pendant les dernières décennies, l'avènement des nouvelles technologies, la fin de la pellicule, et de l'expérience de la salle de cinéma, ont profondément transformé et mis en question la position du cinéma dans le paysage médiatique et culturel. En un siècle projeté dans le présent, certains films semblent manifester le besoin de se distancier de l'angle mort dans lequel se trouve le cinéma, comme de la contemporanéité dans laquelle celui-ci se trouve plongé, pour en retrouver les origines. Cette étude sera organisée autour d’une analyse du film Wonderstruck de Todd Haynes (Le musée des merveilles, 2017) où le réalisateur opère une authentique fouille archéologique du dispositif cinématographique, à travers l’évocation explicite des dioramas de l’American Museum of Natural History de New York et du Panorama de la Ville de New York situé au Queens Museum. Ce film représente ainsi un cas exemplaire de l'attitude d'un dispositif qui, en une époque de changement, entravé par la peur et le danger d'extinction, se demande à nouveau quelle expérience d'images le cinéma a pu et peut encore délivrer. Il sera démontré comment le cinéma peut aujourd'hui constituer un espace particulier de pensée et un laboratoire privilégié de mémoire et d'autoréflexion capable de raisonner de manière incisive et consciente sur notre rapport aux médias et le destin des nouvelles images. C’est cette aptitude qui permettra finalement au cinéma de revendiquer une identité “ renouvelée ” et un rôle vivant au sein d’un paysage médiatique contemporain de plus en plus complexe
Wonderstruck de Todd Haynes : le retour aux origines d'un cinéma en crise, 2022-05.
Wonderstruck de Todd Haynes : le retour aux origines d'un cinéma en crise
Lusuardi, Letizia
2022-05-01
Abstract
L'objectif de cet article est d'étudier la tendance du cinéma contemporain à revenir sur des formes primitives de représentation et d’exposition d'images provenant d'autres dispositifs optiques, tels que les dioramas, les panoramas, les musées d'histoire naturelle et autres attractions pré-cinématographiques. Pendant les dernières décennies, l'avènement des nouvelles technologies, la fin de la pellicule, et de l'expérience de la salle de cinéma, ont profondément transformé et mis en question la position du cinéma dans le paysage médiatique et culturel. En un siècle projeté dans le présent, certains films semblent manifester le besoin de se distancier de l'angle mort dans lequel se trouve le cinéma, comme de la contemporanéité dans laquelle celui-ci se trouve plongé, pour en retrouver les origines. Cette étude sera organisée autour d’une analyse du film Wonderstruck de Todd Haynes (Le musée des merveilles, 2017) où le réalisateur opère une authentique fouille archéologique du dispositif cinématographique, à travers l’évocation explicite des dioramas de l’American Museum of Natural History de New York et du Panorama de la Ville de New York situé au Queens Museum. Ce film représente ainsi un cas exemplaire de l'attitude d'un dispositif qui, en une époque de changement, entravé par la peur et le danger d'extinction, se demande à nouveau quelle expérience d'images le cinéma a pu et peut encore délivrer. Il sera démontré comment le cinéma peut aujourd'hui constituer un espace particulier de pensée et un laboratoire privilégié de mémoire et d'autoréflexion capable de raisonner de manière incisive et consciente sur notre rapport aux médias et le destin des nouvelles images. C’est cette aptitude qui permettra finalement au cinéma de revendiquer une identité “ renouvelée ” et un rôle vivant au sein d’un paysage médiatique contemporain de plus en plus complexeFile | Dimensione | Formato | |
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